montagne - Le tourisme durable
Davantage qu’une simple mode
Comment s’assurer que nos vacances nuisent le moins possible à l’environnement? Le tourisme dit «responsable» – ou «écotourisme» – est en passe de devenir la norme. Au regard de l’impact de ce secteur, et à l’heure où les enjeux environnementaux et climatiques se placent en première ligne des préoccupations, nombre de vacanciers s’attachent à intégrer des pratiques plus responsables lorsqu’ils voyagent. Vacances en mode farniente, aventure, insolite ou évasion, quelles que soient les envies de chacun, l’écotourisme séduit.
Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), nous pourrions être 1,8 milliard de touristes en 2030. Le secteur a bénéficié de l’essor de la mondialisation et des progrès technologiques qui ont rendu plus accessible le voyage: baisse du prix des billets d’avion, organisation de vacances facilitée par Internet, etc. Les impacts négatifs du tourisme sur l’environnement sont importants, d’autant que 95% des touristes se concentrent sur 5% des espaces dans le monde, en privilégiant souvent les mêmes périodes de l’année, avec une prédilection pour les sites naturels (en premier lieu, les zones littorales). Ainsi, le tourisme est responsable d’environ 8% du total des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité, dont les trois quarts pour les seuls transports.
Par ailleurs, le tourisme est, dans certaines zones très fréquentées, fortement consommateur de ressources naturelles: énergie, eau, alimentation, matières premières. Il génère des polluants et des déchets. A ces impacts environnementaux viennent s’ajouter, en raison de la forte augmentation mondiale du nombre de touristes, des phénomènes d’inflation des prix du logement et de l’alimentation, mais aussi d’appauvrissement des cultures et des patrimoines locaux. Mais le tableau n’est pas tout sombre: le tourisme a aussi de nombreux impacts positifs, comme la création de millions d’emplois directs dans les pays visités, la consommation de produits locaux qui font vivre producteurs et commerçants, ou encore l’échange entre diverses cultures.
Une opportunité pour les professionnels qui s’engagent
Le tourisme de masse a atteint ses limites et un changement de modèle s’impose. L’industrie touristique a toujours fait preuve de flexibilité pour répondre aux besoins des voyageurs. Il se trouve qu’aujourd’hui, une forte proportion de la population s’intéresse au voyage durable. Le tourisme durable induit un voyage de proximité, qui contribue à la fois à limiter le réchauffement climatique, protéger la biodiversité, valoriser les circuits courts et les savoir-faire locaux. La pandémie a d’ailleurs amplifié cette tendance de fond, en incitant les citoyens à (re)découvrir le patrimoine de leur région.
A l’heure actuelle, seul 1% du marché touristique en France (la proportion est sans doute similaire en Suisse) relève du tourisme durable, alors que ce segment représente un levier important pour la filière. L’ensemble des professionnels de la branche – tours opérateurs, hôteliers, offices de tourisme et institutionnels – ont une carte à jouer: l’enjeu écologique et économique est de taille! Le cahier des charges d’une certification est un outil pratique pour enclencher une transformation concrète, mesurable et surtout valorisable auprès de la clientèle. Diverses démarches de labellisation existent, tels que l’Ecolabel européen, qui impose des mesures d’économie d’eau et d’énergie, le tri des déchets en interne, l’utilisation de produits d’entretien écologiques, ainsi qu’une offre de restauration bio ou locale ou la Clef Verte, attribuée aux établissements qui sensibilisent, en plus, les employés et les clients à la protection de l’environnement.
Quant à Breeam®, il s’agit d’un standard de qualification reconnu mondialement dans le domaine de la construction durable. L’analyse porte sur les impacts mesurés dans dix catégories (gestion, santé et bien-être social, énergie, transports, eau, matériaux, déchets, utilisation écologique du soleil, pollution, innovation). Des exemples de la mise en œuvre du certificat Breeam® pour un bâtiment peuvent être une économie d’électricité et d’eau, une exploitation et des frais de maintenance réduits ou une rénovation pertinente.
Carla Angyal
GROS PLAN
Les trois piliers du développement durable
Le tourisme durable est un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux, actuels et futurs, répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels de l’environnement et des communautés d’accueil (Organisation mondiale du tourisme – OMT).