Le pôle scolaire de Grand-Champ/Les Tuillières a mis son toit à disposition d’une coopérative solaire.

/

LA fête des maires - Christine Girod – Syndique de Gland/VD

Le dynamisme dans les gènes

4 Oct 2023 | Articles de Une

Située entre Genève et Lausanne, la ville de Gland est en pleine expansion avec une population en hausse constante, la construction de nouveaux quartiers et le projet de la banque Swissquote d’installer son siège dans une tour de 60 mètres. Toujours avant-gardiste, labellisée depuis 2013 Cité de l’énergie, elle se positionne comme «Ville des Idées», misant sur une interaction toujours plus étroite avec sa population, comme l’explique Christine Girod, Syndique de Gland.

– Gland affiche un grand dynamisme. D’où lui vient-il?
– Effectivement, Gland est très active et volontaire. Elle veut avoir une longueur d’avance sur l’actualité, répondre aux attentes de la population et ne pas laisser traîner les choses. Il y a de vrais échanges entre la commune et les habitants: les idées viennent de partout.
Gland a toujours été dynamique. En 1965, la création de la sortie d’autoroute qui avait été voulue dans le cadre de l’Exposition nationale a été un élément moteur du développement de Gland, où se sont installées des zones industrielles. Une nouvelle étape importante a été l’arrivée dans les années 85-90 de deux grandes enseignes, l’une dans le haut de la commune, à Borgeaud, l’autre en bas, à Mauverney. Elles ont eu un effet déclencheur pour la commune; s’est ensuivie la construction de plusieurs logements et habitations, notamment le centre sportif d’En Bord. Cette envie d’être un peu à l’avant-garde se retrouve aussi dans l’architecture particulière du Théâtre de Grand-Champ, qui date des années 90, mais également dans le scolaire et préscolaire, puisqu’en 1965, Gland avait déjà une crèche. La commune a toujours eu cette démarche de réflexion vis-à-vis des besoins de la population. A noter également l’implantation de deux organisations internationales, le Word Wide Fund (WWF) et l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN ), qui se sont installées sur le sol glandois.

– Comment la ville a-t-elle évolué ces dernières années?
– Elle a beaucoup grandi puisqu’elle est passée d’environ 3000 habitants dans les années 70 à près de 14 000 résidents aujourd’hui. La ville de Gland est jeune avec 30% d’habitants âgés de moins de 25 ans et 31% de personnes entre 25 et 45 ans. Nous avons notamment beaucoup de familles. La population des 45 ans et plus est très active; elle participe régulièrement aux activités organisées par la Ville. Nous avons l’association «Vivre ensemble à Gland», pour les seniors, qui se distingue par son dynamisme et l’offre d’activités proposée.
J’ai souvent parlé avec des habitants qui témoignaient s’être s’installés à Gland par opportunité, parce qu’ils avaient trouvé un logement, mais qu’ils s’étaient ensuite attachés à la commune et ne voulaient plus en repartir.

– L’intégration des nouveaux arrivants s’est-elle faite facilement?
– Il y a eu des moments sans doute plus difficiles, liés à la construction de nouveaux immeubles, mais il n’y a jamais eu de crise. Il a seulement fallu s’adapter à l’évolution. Gland accorde beaucoup d’importance à la cohésion sociale et c’est dans ce but que la Ville a créé un service culturel, dont l’action contribue au bien-être des habitants en proposant une riche saison culturelle et des animations artistiques dans les quartiers. Nous avons aussi la chance d’avoir de nombreux clubs sportifs, près de 75 associations et sociétés locales, comme une fanfare, un chœur mixte ou la société de gymnastique, qui contribuent fortement au «vivre-ensemble».

– Quels sont les futurs enjeux pour Gland?
– En raison de sa situation géographique, Gland est appelée à poursuivre son développement, ce qui implique une densification, l’objectif étant d’exploiter au maximum chaque parcelle. Nous avons encore des quartiers avec de petites maisons datant des années 50 et 60. A plus ou moins longue échéance, quand les propriétaires ne seront plus là, ces parcelles pourront accueillir des bâtiments de deux ou trois étages.

– L’idée est-elle bien accueillie par la population?
– J’ai le sentiment que oui, mais c’est un sujet délicat. Il appartient aux autorités d’informer et d’écouter les préoccupations de la population, tout en proposant des solutions respectueuses des individus et compatibles avec la démographie de la ville.

– Qu’en est-il de la mobilité?
– Elle représente le deuxième grand défi de demain, après la densification du territoire. Nous avons une artère centrale très sollicitée et nous travaillons avec la Confédération pour la gestion de nos sorties d’autoroute, soumises à un fort débit routier. Les discussions sont en cours, mais tout cela prend du temps.
En novembre, nous allons inaugurer la première piste cyclable de la commune à l’avenue de la Gare. Cette formule novatrice offrira une belle place aux vélos. Lors de la création de nouveaux quartiers ou de transformations de maisons, nous profitons de l’occasion pour implanter des cheminements pour les piétons.
Il faut aussi inventer de nouvelles formes de mobilité. C’est en ce sens que nous allons tester en octobre un petit train urbain qui proposera une formation évolutive selon l’afflux d’usagers.

– Quels sont les grands projets actuels?
– Après plusieurs d’années, nous venons d’entamer le chantier de réaménagement du Vieux-Bourg. Les travaux, qui vont durer deux ans, portent sur le sous-sol, avec notamment la rénovation du réseau d’eau et l’extension du chauffage à distance. En surface, nous allons créer des zones à 20 et 30 km/h et ramener la nature grâce à une forte végétalisation. Des espaces conviviaux vont aussi être créés. A terme, ces travaux donneront une image plus moderne du bourg.
Nous avons trois pôles scolaires: les Perrerets, Grand-Champ/Les Tuillières – qui a mis son toit à disposition d’une coopérative solaire – et Mauverney. Le premier a déjà été rénové en 2021. C’est maintenant au tour du Collège de Grand-Champ, pour un budget de 25 millions récemment adopté par le Conseil communal, et des Collèges de Mauverney, pour lesquels nous sommes en cours de finalisation du dossier avant son dépôt devant le Conseil communal. A chaque fois, les travaux comprennent la rénovation énergétique des bâtiments et intègrent un agrandissement et une adaptation de l’offre scolaire.

– Quelle est la situation pour les logements?
– Cette année, le projet privé Les Lisières s’est terminé, ce qui représente entre 600 et 700 nouveaux habitants. Le nouveau quartier de La Combaz est en train de prendre vie. D’ici un an et demi, nous prévoyons environ 800 et 900 habitants supplémentaires. Enfin, un projet au chemin des Vignes et des Pommiers – portant sur 30 villas mitoyennes – est en cours, ainsi qu’un projet de nouveau quartier à Mauverney. De son côté, la Ville de Gland souhaite valoriser sa parcelle à Gare-Sud pour y loger son administration communale, ainsi que des logements pour 250 à 300 habitants. On parle d’une échéance à l’horizon 2030.

– La commune a racheté l’ancien siège du WWF. Que va-t-il devenir?
– L’idée serait d’en faire un tiers-lieu avec l’installation de notre bibliothèque communale et scolaire, ainsi que des espaces de coworking et de petits locaux pour des artistes et des créateurs. Nous pourrions aussi créer des FabLab. Pour le moment, le dossier est à l’étude.

– Quelle est la politique environnementale de Gland?
– C’est une problématique qui nous tient à cœur. Gland est labellisé Cité de l’énergie depuis 2013 et Cité de l’énergie Gold depuis 2022. Nous avons mis en place notre Plan climat en nous inspirant de celui du canton de Vaud. Notre objectif est de décarboner au maximum la commune d’ici 2050. Pour cela, nous avons mis en place des subventions pour les particuliers. Nous travaillons sur des alternatives à la voiture et sur les aménagements extérieurs, en mettant l’accent sur la végétalisation.
Nous nous adressons aussi directement aux habitants avec, par exemple, les ateliers «Les mardis durables», ouverts à tous, traitant notamment des bonnes pratiques au quotidien, ainsi que la possibilité de
réaliser une fresque du climat.

– Gland se positionne en tant que «Smart City». Quelles sont les évolutions?
– Ce concept ne se résume pas aux nouvelles technologies et pour permettre une bonne compréhension, nous évoluons vers «Smart City – Ville des Idées». En juin dernier, nous avons organisé une soirée à laquelle environ 300 habitants ont assisté et lors de laquelle nous avons dévoilé 50 projets en faveur d’une meilleure qualité de vie. Nous allons débuter avec quatre d’entre eux: un guichet virtuel, une réflexion sur les différents outils pour interagir avec la population, le recyclage et la mise en place d’un budget participatif pour lequel l’idée est que la commune dédie un montant pour des projets proposés, puis votés par les citoyens.

 

Propos recueillis par Virginia Aubert

Christine Girod.

EXPLOREZ D’AUTRES ARTICLES :