Véronique Kämpfen: «Genève est un pôle économique fort pour la Suisse».

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ELECTIONS FEDERALES DU 22 OCTOBRE 2023 - Conseil National

Véronique Kämpfen (PLR/GE): «En se distinguant de manière positive, Genève pourra être entendu à Berne»

20 Sep 2023 | Articles de Une

– Quelle est votre motivation à passer de votre activité politique cantonale – au Grand Conseil genevois – à une mission fédérale?
– Lorsqu’on siège au Grand Conseil, on se rend rapidement compte que de nombreux sujets très importants pour la population genevoise, comme celui des primes maladie, dépendent de la politique fédérale: c’est frustrant de ne pas pouvoir faire suffisamment bouger les lignes au niveau cantonal. C’est ce qui me motive à défendre les intérêts de mon canton au Conseil national.

– Vos fonctions de rédactrice en chef d’«Entreprise romande», le quinzomadaire patronal, vous profilent en hérault (le mot n’existe pas au féminin) de l’économie libérale. Un atout ou un handicap pour une élection?
– Cela donne un profil clairement établi, ce qui est positif. On sait qui je suis et quelles sont les valeurs que je défends: une économie libérale et humaniste, en faveur de l’entrepreneuriat et des entreprises, tournée vers la création d’emploi, l’intégration au travers du travail et une croissance durable. Je m’engage aussi depuis longtemps en faveur de la place des femmes au sein des entreprises et de la conciliation des vies privée et professionnelle. Je porte un œil acéré sur les nouvelles formes d’organisation au sein des entreprises, comme le télétravail, l’annualisation du temps de travail, la flexibilisation des horaires, le temps partiel. Les autres sujets que je traite au travers du journal et qui me tiennent également particulièrement à cœur sont la démographie et les assurances sociales, la formation et l’évolution des médias. Ce sont des sujets de société cruciaux, sur lesquels je pense être particulièrement légitime, puisque je travaille dans ces domaines depuis de nombreuses années.

– Quelles seront vos priorités en cas d’élection au National?
– Contenir le montant des primes maladie grâce à plus de transparence dans les caisses maladie et la mise en place du dossier électronique du patient. Je m’engagerai aussi pour la flexibilisation du temps de travail et la baisse de l’impôt fédéral direct.

– Pensez-vous que les entreprises, en général, ont conscience de l’importance des médias? Contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, les milieux économiques semblent parfois s’en désintéresser, au grand plaisir des étatistes et de la gauche «décroissante»…
– En Suisse, les médias ont une importance particulière, puisqu’ils contribuent à la formation d’opinion en vue des votations et des élections. Leur indépendance et leur qualité sont ainsi cruciales. Je ne pense pas que les entreprises s’en désintéressent, mais leur relation avec les médias est souvent inexistante, surtout s’agissant des PME. Alors que les grandes entreprises disposent de services de communication qui gèrent les relations avec les médias, les petites structures ne savent souvent pas comment s’y prendre. C’est dommage, parce qu’elles manquent ainsi des occasions pour faire entendre leur point de vue et défendre leurs intérêts.

– Quelle est à votre avis l’image de Genève à Berne? Que proposez-vous pour promouvoir votre canton?
– D’un côté, Genève est un pôle économique fort pour la Suisse, étant le seul canton romand contributeur à la péréquation intercantonale. Son Université pointe parmi les cinquante meilleures au monde et le CERN est une institution unique. D’un autre côté, le canton peine à s’organiser avec efficacité pour parler d’une seule voix, ce qui le dessert lors de l’attribution des budgets fédéraux pour les grandes infrastructures routières ou ferroviaires, par exemple. Son taux de chômage, généralement le plus haut de Suisse, ses spécificités dans ses relations étroites avec la France, ses prestations étatiques hors de prix sont des éléments qui suscitent l’incompréhension. Le canton de Genève est inspirant et semble parfois davantage briller à l’étranger que de l’autre côté de la Sarine, ou même de la Versoix. C’est en se distinguant de manière positive que Genève pourra mieux être entendu à Berne.

– La polarisation des débats et le durcissement des positions de certains activistes écologistes ou populistes, notamment, sont-ils un danger pour le système démocratique suisse?
– Oui. Les extrêmes sont toujours dangereux, de quelque bord qu’ils soient. La polarisation des débats empêche les arguments raisonnables et donc les compromis, qui se fondent sur la recherche de la compréhension mutuelle. Les jugements à l’emporte-pièce et les slogans nuisent à la démocratie, en empêchant un débat serein et respectueux. Les caisses de résonance que sont les réseaux sociaux amplifient ce phénomène. C’est inquiétant et cela doit pousser les politiques à davantage d’éthique et d’esprit critique.

– Etes-vous confiante dans le score de votre parti et dans le vôtre?
– Avec mes cinq colistiers et la liste des Jeunes libéraux-radicaux, nous avons l’objectif commun de reconquérir un troisième siège pour le PLR et de porter la Conseillère nationale Simone de Montmollin au Conseil des Etats. Je suis confiante dans l’atteinte de ces objectifs. Concernant mon propre score, je n’ai pas de boule de cristal. Ce que je sais, c’est que je suis déterminée à faire campagne jusqu’au 22 octobre pour mettre toutes les chances de mon côté!

 

Propos recueillis
par Vincent Naville

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