La Piscine de la Motta fête ses cent ans

C’est le 15 juillet 1923 qu’a eu lieu l’inauguration officielle des Bains de la Motta – mettant fin à un long périple, puisque des dizaines de projets avaient vu le jour entre 1865 et 1920. L’évêque et le Conseil communal étaient très attentifs, alors, à ce que cet endroit ne devienne pas un lieu de débauche. La mixité y était donc interdite. Il faudra un arrêt du Tribunal fédéral en 1945 pour l’imposer.
En un siècle, ce lieu est devenu incontournable dans le paysage fribourgeois, où les nageurs acharnés se pressent dès potron-minet le jour de l’ouverture – même quand la météo n’est pas au beau fixe. Il faut dire que la Motta n’est pas tout à fait une piscine comme les autres. Son architecture, sa vue imprenable sur la ville, ses cabines au cachet si particulier – que l’on peut louer pour toute la saison – en font un lieu unique. Le jeune ingénieur Beda
Hefti y avait fait ses premières armes, avant de participer à la construction de nombreuses autres piscines en Suisse.

En un siècle, ce lieu est devenu incontournable dans le paysage fribourgeois.

Parmi le public fidèle, il y a Irène Grisoni, qui fréquente la Motta depuis son enfance. Elle témoigne dans le «Journal de la Motta», paru en avril à l’occasion du centenaire de cette piscine: «Cette piscine est extraordinaire, je l’aime! Même s’ils en construisaient une magnifique ailleurs, je continuerais de venir à la Motta. Nous sommes nombreux à ressentir ce fort attachement. Pour nous, elle a une valeur incroyable. C’est notre Motta, elle est à nous!. A la Motta, la cabine 147 est sienne depuis plus de quarante ans. Je n’ai jamais arrêté de venir ici. La Motta, c’est une grande famille dont je retrouve les membres tous les ans, sauf ceux qui malheureusement nous quittent pour toujours, comme Marcel Piller, ancien gardien, ou encore Albin Klaus, dit «Bino», qui était tous les jours le premier à entrer dans l’eau. Il avait 85 ans et nous appelait «métlené», les filles. À chaque fois, il avait une histoire à nous raconter, alors on s’arrêtait au milieu de la piscine pour l’écouter. C’était tellement magnifique».
Tout cela valait bien une grande célébration. Au programme: des événements sportifs, mais aussi culturels. Toutes ces manifestations ont été concoctées en collaboration avec les clubs sportifs ou des acteurs culturels. La Kunsthalle Friart Fribourg, la Fête de la musique, le Belluard Bollwerk, Les Georges ou encore les Rencontres de folklore internationales proposeront ainsi des animations originales et inattendues. Côté sport, le programme est aussi dense, mais mentionnons entre autres le tournoi de Mott’iv le 19 août. Les amateurs et amatrices de grand frisson se régaleront avec la tyrolienne, du 1er au 9 juillet, et la descente en bouée de FriGliss le 20 août. Pour marquer encore le centenaire, une autre édition du «Journal de la Motta» sortira de presse en juillet.

Laurent Passer