Droits de l’enfant

La 32e édition de cette manifestation phare d’automne genevoise se réinvente pour attirer un plus large public. Traditionnellement dédiée aux familles, elle se dédouble pour la deuxième fois cette année avec la Marche des entreprises, qui sont invitées à «avaler» des kilomètres entre le 16 octobre et le 20 novembre.

La pandémie et la situation sociale, environnementale et politique qui frappe l’ensemble de la planète ne sont pas étrangères à cette ouverture. Organisée par Terre des hommes Suisse, la Marche de l’espoir, qui réunit chaque automne plus de 10 000 personnes à Genève, sur la rive droite du lac, invite les entreprises à lancer ce défi de solidarité à leurs équipes. Lancé l’an dernier, le projet pilote a attiré un millier de participants de vingt-cinq entreprises, PME, entreprises nationales et internationales. «L’objectif est d’atteindre le double cette année et de pérenniser l’opération», indique Christian Bauwens, chargé de partenariats.
Au vu des retombées positives, le but est loin d’être irréaliste. Suite à la crise du coronavirus et avec l’accroissement du télétravail, cette initiative apparaît comme un excellent moyen de retisser les liens et de retrouver le plaisir de faire des choses ensemble, tout en s’engageant à protéger les enfants contre l’exploitation du travail et la violence qui s’ajoute au phénomène de la déscolarisation et de la pauvreté. «Des risques bien réels, qui vont croissant». Les dates de la Marche n’ont pas été choisies par hasard, le 20 novembre, jour de clôture de l’événement, correspondant à la Journée internationale des droits de l’enfant.

Des alliés de poids

La Fondation Lombard Odier et la CCIG (Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève), ont été immédiatement enthousiasmés par le concept. La Fondation a financé la plate-forme numérique développée par Alaya. C’est grâce à elle que les participants suivent l’accumulation des kilomètres au sein de leur entreprise. Ils peuvent choisir de marcher ou courir, selon leurs disponibilités et sur des parcours librement définis avec leur employeur. Les entreprises qui agissent comme parrains de leurs collaborateurs en finançant les distances parcourues peuvent quant à elles y gérer facilement leurs programmes d’engagement. Première à se joindre à la marche solidaire, la CCIG constitue un allié de poids, avec ses 2500 entreprises membres. «La Marche de l’espoir est une belle et saine manière de dynamiser les équipes, d’intégrer les nouveaux collaborateurs et de contribuer à la résolution des problèmes qui touchent l’enfance», relève Pauline Zahlaoui, directrice commerciale de la CCIG.

Des projets à soutenir

L’ambition est de réunir un total de 200 000 francs. Les dons peuvent être dédiés aux cinq projets présentés par Terre des hommes Suisse ou à l’un des projets que choisit l’entreprise. En Haïti où les gangs sèment la terreur, il s’agit d’apprendre à 7000 enfants les gestes qui sauvent face aux risques sécuritaires, mais aussi climatiques (cyclone, tremblement de terre). En Bolivie, les priorités sont d’assurer le retour à l’école des enfants après deux ans de fermeture et de les protéger contre la violence domestique et les risques d’exploitation. Le droit à la réintégration sociale et professionnelle des jeunes déscolarisés est l’objectif poursuivi au Sénégal, tandis qu’en Inde, le but est de sensibiliser les enfants à un environnement sain et durable. En Suisse, plus de 50 000 élèves (75% du primaire genevois) seront les bénéficiaires du projet de sensibilisation aux problématiques mondiales et locales, pour les aider à construire un monde durable et solidaire. Dès le 16 octobre, chaque pas compte!

Viviane Scaramiglia