Christian Constantin SA, ce sont plus de cinquante employés et quelque deux millions de mètres carrés construits.

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Un hôtel dans les Alpes

Christian Constantin mise sur Crans-Montana

21 Sep 2022 | Articles de Une

Bâtisseur et promoteur médiatique, le président du FC Sion évoque son parcours et confesse sa vision de l’immobilier. Avant de détailler ses chantiers sur le Haut-Plateau.

Président très people du FC Sion, Christian Constantin débarque sur le Haut-Plateau de Crans-Montana à la recherche de cette clientèle huppée qui a fait la station. Lui qui a construit tant de centres commerciaux le long de l’autoroute du Valais va s’essayer au très haut de gamme, à l’instar de ce qu’il a déjà réussi à Montreux et dans le Lavaux. Dans le fond, rien de plus normal. Avec un papa dans la pierre, Christian Constantin était à bonne enseigne. «J’ai été éduqué par deux choses, se souvient-il, l’odeur du béton et celle de la transpiration dans les vestiaires».
L’immobilier et lui, c’est un affaire qui roule. «Le sol et l’or sont les deux refuges de l’homme au fil de son histoire. Il faut être intransigeant s’agissant des emplacements. Ma méthode, c’est de trouver les terrains qui réunissent tous les avantages, que je bâtisse à Crans-Montana, Verbier, Saas-Fee, Lugano, Montreux (ndlr: réhabilitation de bâtiments historiques datés de 1898 à 1910) ou dans le Lavaux. En Suisse, un promoteur doit être un généraliste. La taille du marché te conduit à bâtir de l’industriel au résidentiel en passant par le social, le commercial ou le culturel. J’ai même fait de l’hospitalier!».

Lancé par «Facchi»

Résultat, Christian Constantin SA, ce sont désormais plus de cinquante employés et quelque deux millions de mètres carrés construits. Et comme souvent dans sa vie, le football et les affaires se confondent: «Quand j’étais pro au Xamax de Gilbert Facchinetti, les joueurs devaient encore bosser le matin jusqu’en début d’après-midi. Moi, j’ai commencé mon job dans le groupe de construction de «Facchi». Il soumissionnait partout le long de l’autoroute Berne-Châtel-St-Denis, et il faisait en plus l’acquisition de parcelles bien placées aux sorties. C’est moi qui remplissais les paperasses nécessaires. Quand je me suis lancé en Valais, j’ai procédé de la même façon et cela a assuré le succès de mon groupe». L’inimitable boss du Xamax a souvent raconté les débuts de Constantin. Il avait coutume de plaisanter: «Christian a commencé comme apprenti chez moi et trois semaines après, il me donnait des ordres».

No 2 derrière Federer

«Le foot, c’est l’expérience de la vie, analyse l’Ayentôt. Dès les juniors, c’est un facteur d’intégration. Tu deviens quelqu’un au niveau local. Et plus tu progresses, plus l’intégration s’étend. Aujourd’hui, mon réseau issu du foot m’amène énormément de clients et le FC Sion m’offre une belle notoriété. Le «Blick» a calculé que j’étais à un certain moment le no 2 médiatique en Suisse après le «King» Federer».
Ses projets principaux sont des plus variés. Palais du Clos de Chillon, en prolongement des vignobles du Château. Esplanade Léonard, une parcelle que l’autre grand Martignerain, Mister Gianadda, lui a vendue au cœur de la ville. Et, plus récemment, ses promotions de Crans-Montana.

Le palace qui manquait aux Alpes

Avec le Guépard Palace, dans le quartier des Tsintres à Montana, «CC» construit le dernier palace des Alpes en date (ndlr: il eût même été le premier depuis vingt-cinq ans s’il n’avait été devancé in extremis par le Four Seasons de Megève). Et de définir l’animal: «Cinq étoiles, 160 chambres, quatre restaurants, spa, fitness et soins, le tout accompagné d’un complexe de résidences hôtelières comprenant 114 appartements».
Ce félin n’a pas surgi de nulle part. «C’est une histoire de quinze ans; Paul-Albert Clivaz présidait encore Randogne. Il a fallu réunir beaucoup d’autorisations». A la tête de sa société, deux pointures: Jean-Jacques Gauer, du Lausanne-Palace, à la présidence, et André Seiler, de la grande lignée des hôteliers Seiler, à la direction exécutive.

Souvenirs d’enfance

L’ambition du promoteur dépasse d‘ailleurs de loin ses projets de Crans-Montana, puisqu’il a créé un véritable groupe hôtelier: «La nature, le bon air, les lacs ont la cote. Et puis le Sud remonte, et ses atouts avec lui. Nous allons donc bâtir des établissements de luxe au bord du Lac Majeur, du Lac de Lugano, à Saas-Fee, dans le Lavaux au bord du Léman, et évidemment à Crans-Montana, où je bâtis aussi de petits immeubles de style chalet, bien intégrés à leur quartier».
Crans-Montana pour notre interlocuteur, ce sont des souvenirs de jeunesse: «Quand tu es Ayentôt comme moi, tu regardes la station en face tous les jours. Pour nous, c’était un symbole de réussite, de jet-set, de loisirs, avec le ski, le golf et les établissements de nuit où l’on s’amusait tous les week-ends dès qu’on avait dix-huit ans et un peu d’argent à dépenser». Ce qu’il fait sans compter actuellement: «Pour un promoteur comme moi , il y a à Crans-Montana une clientèle très aisée qui justifie tous mes investissements».

 

Jean-François Fournier

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