Angel Rodriguez devant (une partie de) son vignoble.

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De Meyrin/GE à la Galice

La réussite de Don Angel

7 Sep 2022 | Articles de Une

«El rey del transporte de prensa de Suiza» (le roi du transport de presse en Suisse), voilà comment le «Faro de Vigo», le plus ancien quotidien d’Espagne, surnomme Angel Rodriguez, fondateur et patron de Transport Express SA à Meyrin/GE. C’est lui, ou plutôt son entreprise, qui distribue votre hebdomadaire en caissettes et points clefs, mais pas seulement… Le Galicien élevé en Bourgogne, puis installé à Genève il y a plusieurs décennies, vient d’inaugurer sa nouvelle exploitation viticole près d’A Cañiza en Galice, dans le Nord-Est espagnol.

C’est un magnifique domaine, dominé par deux grands bâtiments de ce granit beige typique de la région. L’un est la demeure familiale de Don Angel, l’autre comprend une salle des fêtes et une cuisine professionnelle, ainsi que les cuves de l’excellent vin blanc «albariño» produit ici, à quelques kilomètres de la frontière portugaise. Les voisins lusitaniens élèvent quant à eux de l’«albarinho». Orchestre à cornemuse, groupe de musique traditionnelle, invités de marque (maire, députée, vice-président du gouvernement provincial), membres de la famille, clients, amis… En tout une centaine de personnes fêtaient en ce mois d’août caniculaire l’inauguration du domaine «Terras de Abelan», bâti par Angel Rodriguez à l’emplacement de la maison de son père, à Valeixe/O Foxo, commune d’A Cañiza, en pleine campagne galicienne, à une quarantaine de kilomètres de Vigo.

Au premier plan (à gauche), la talentueuse chanteuse surnommée «la Céline Dion de Galice». Derrière elle, trois génération du clan Rodriguez.
Le domaine «Terras de Abelan» est construit en granit.

Un entrepreneur digne de ce nom

Angel Rodriguez, comme l’a rappelé notre rédacteur en chef Thierry Oppikofer dans une brève allocution en espagnol, c’est «une force de travail surhumaine, une fidélité totale à ses amis et à ses collaborateurs, et surtout c’est un vrai entrepreneur, un homme qui transforme en or tout ce qu’il touche. Non pas qu’il ait de la chance, ou pas seulement. Il en faut, bien sûr. Mais c’est du travail, de l’imagination, de l’ambition, de l’intelligence. En quarante ans, il a bâti un empire en Suisse et ici en Galice, sans demander l’aide de personne et, au contraire, en aidant ses amis et en donnant à sa famille tous les moyens de participer et de continuer son œuvre. Les Rodriguez junior, deux générations maintenant, sont dignes de leurs parents». Les officiels galiciens n’ont pas dit autre chose, saluant notamment un fait, cité par leur préopinant genevois: «Jamais nous n’avons signé un contrat, nous nous sommes juste regardé dans les yeux et serré la main. Et jamais nous n’avons eu un problème». Durant plus de trente ans, Angel Rodriguez et Transport Express ont assuré la distribution des titres du groupe Promoédition SA, dont Thierry Oppikofer était directeur, puis de l’hebdomadaire aujourd’hui disparu «Tout l’Immobilier», et enfin du «Journal de l’Immobilier», encarté dans «Le Temps». Les deux hommes s’étaient en fait rencontrés à «La Suisse», au début des années 80.

Un discours en espagnol de Thierry Oppikofer, directeur de notre journal.
La députée de Galice Mariá Guadalupe Murillo Solís, Angel Rodriguez et le druide Bruxo Kike Queimada, qui avait bien entendu sa potion magique.

Une réussite

Mais cette amitié de quarante ans n’est qu’un des pans de l’histoire d’Angel Rodriguez. Son entreprise fait aujourd’hui plus de six millions de chiffre d’affaires, travaille avec quasiment tous les groupes de presse et éditeurs de livres de Suisse, alimente les FNAC et… transporte à travers le pays et à l’étranger toute sorte de marchandises. Lors de l’inauguration, on eut droit à une cérémonie druidique (la Galice, rappelons-le, est un pays celtique, tout comme l’Irlande, la Bretagne, l’Ecosse ou… la Galicie aujourd’hui polonaise) et à des déclarations de reconnaissance de ses compatriotes vis-à-vis de ce fils prodigue à la tête de centaines d’employés en Suisse et en Espagne. La quasi-totalité de la production de «Terras de Abelan» est exportée, contribuant au rayonnement de la viticulture galicienne. L’un des meilleurs œnologues d’Espagne œuvre au domaine.
Dans le domaine de Don Angel, quelques accents helvétiques se faisaient entendre. Les représentants d’Iveco, fournisseur des véhicules de Transport Express, et ceux de l’Office du livre à Fribourg avaient aussi fait le déplacement. Sans oublier d’autres Rodriguez, de lointains cousins ayant fondé une florissante entreprise familiale du bâtiment/sanitaire, Rodriguez & Fils SA à Satigny/GE. Décidément, comme l’a souligné le vice-président du Conseil de Galice, «les Galiciens sont des bosseurs»!

 

Vincent Naville

On peut notamment déguster,
autour d’un bon repas,
l’albariño de «Terras de Abelan»
à la Bodega galicienne,
3, rue de Veyrot 3, 1217 Meyrin/GE.
Réservations: 079 793 42 20.

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