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Dakar 2022

Des pros de l’immo ont traversé les dunes

2 Fév 2022 | Articles de Une

«Des étoiles dans les yeux»: c’est ainsi qu’Antonio Garzon, fondateur du groupe VPI, qualifie son état d’esprit une semaine après son retour du Dakar Classique en Arabie séoudite. Son associé chez VPI Développement SA, Cédric Zolliker, partage cet enthousiasme. A leurs côtés, Philippe Maréchal, patron de la grande entreprise d’arts ménagers, ou encore Gulliermo Baeza, qui dirige Durlemann (chauffage & énergie). C’est une équipe soudée par l’amitié qui raconte ce périple de 23 jours au volant de deux Toyota et une Range Rover, portant haut les couleurs genevoises.

L’idée est venue de Philippe Maréchal, mais le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a pas eu de mal à convaincre ces quinquagénaires alertes, passionnés d’automobile. Il a fallu investir en temps, en énergie et en finances, trouver et préparer des véhicules, se former au rallye en terrain sablonneux sous la bienveillance d’Eric Chapsal, motard habitué des rallyes-raids. Et surtout, le premier défi était d’être agréés par les organisateurs, car les conditions de participation au Dakar Classique sont aussi drastiques que celle de la course proprement dite. L’itinéraire est le même et il doit être parcouru avec des véhicules homologués, c’est-à-dire correspondant à des modèles qui ont autrefois participé au Dakar. Le Dakar Classique, création récente, a réuni 25 équipes l’an passé, 145 cette année; 200 sont prévues l’an prochain.

Trois véhicules

Nos Genevois se sont répartis en trois équipes: Antonio Garzon et son copilote Guillermo Baeza, sur Toyota; Cédric Zolliker et son copilote Benoit Burnier (de l’entreprise B2, spécialisée en préparation automobile) également sur Toyota; Philippe Maréchal et son co-pilote Jean-François Baud (mécanicien de précision), sur Range Rover. «Pour nous, l’objectif essentiel était de terminer le parcours!», sourient les aventuriers, qui ont commencé l’année 2022 dans les sables séoudiens. C’est ce qu’ils ont fait, non sans mal: une petite quinzaine de leurs confrères du Classique ont dû s’arrêter en route, et malgré la fatigue, les ennuis techniques (crevaison et ensablage pour l’un, démarreur cassé pour l’autre) et la pression (la moindre erreur de navigation et l’on se retrouve en queue de classement), nos Genevois ont obtenu la 28e, la 57e et la 103e place de ce marathon auto où la régularité et l’endurance étaient la clef du succès. Pudiquement, ils ne précisent pas qui a obtenu quel score. Mais sur 145 concurrents, le résultat est remarquable!

Dans les sables d’Arabie…

Organisation au cordeau

Les souvenirs s’égrènent: la solidarité entre pilotes (une équipe espagnole a par exemple prêté un démarreur aux Genevois); l’organisation parfaite; l’accueil des Séoudiens, hospitaliers et enthousiastes; la rencontre avec les stars du Dakar, en toute convivialité et à toute occasion, de Jacky Ickx à Cyril Neveu; les quelque 800 km par jour, avec une seule journée de repos et des soirées «mécano»… Nos coureurs n’ont qu’à peine entendu parler de l’attentat qui a eu lieu sur le Dakar, et ce fut par les réseaux sociaux. D’ailleurs, un camion d’assistance a aussi explosé un peu plus tard, sans que les médias internationaux, occupés en Ukraine, ne s’en préoccupent. «La police et l’armée ont assuré une sécurité optimale. Le pays est nettement sur la voie de la modernisation, avec un peu partout des boutiques et des restaurants à l’occidentale et des femmes policières. Nous avons même dîné au Relais de l’Entrecôte à Riad», notent-ils. Mais quand même, «ce n’était pas le Club Med à Saint-Barth», résume Philippe Maréchal, qui avoue être heureux d’avoir vécu cette aventure, mais ne prévoit pas de la rééditer. A la différence d’Antonio Garzon, qui parle déjà de se lancer dans le «vrai» Dakar avec un buggy!
«A un moment, on a été flashés par un radar, avoue Cédric Zolliker. Mais on ignorait quelle vitesse était autorisée!». Au moins, les équipages genevois ont-ils eu un petit clin d’œil qui les a fait penser aux conditions de circulation de leur petite patrie, où ce n’est pas un roi de droit divin, mais de braves élus républicains qui veillent à transformer les déplacements routiniers en parcours d’endurance!

 

Thierry Oppikofer

«Ce n’était pas Saint-Barth». Ici, Antonio Garzon au Bivouac.

GROS PLAN

Dakar du futur

Cette année, un camion à hydrogène a «fait» le Dakar, tandis que les organisateurs annonçaient que d’ici 2026, la majorité des véhicules participants devraient être «à faibles émissions» (c’est-à-dire hybrides ou électriques). En 2030, cette règle s’appliquera à tous. La question des chargeurs de Tesla en pleine route du désert reste ouverte…

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