Agir de façon concertée.

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Suisses et Français main dans la main

Ensemble pour la transition écologique

22 Sep 2021 | Articles de Une

Traduire à l’échelle du Grand Genève les accords internationaux sur le climat, tout en préservant la qualité de vie et les équilibres économiques et sociaux, tels sont les engagements déclarés par les autorités suisses et françaises. Début septembre, les partenaires ont rappelé la nécessité d’agir de manière concertée afin de diminuer les gaz à effet de serre et de préserver la biodiversité. Une transition écologique qui nécessite en outre l’adhésion forte de la population habitant de part et d’autre de la frontière.

Ce n’est pas la première fois que des collaborations franco-valdo-genevoises sont développées. «Nous sommes déjà en marche vers la transition écologique», a déclaré Christian Dupessey, maire d’Annemasse et président du Pôle métropolitain du Genevois français. A la faveur des trois générations successives de Projets d’agglomération (2007, 2012, 2016) et avec la perspective imminente du Projet d’agglomération 4, des moyens importants ont été déployés pour planifier, puis mettre en œuvre des équipements majeurs transfrontaliers. Une capacité à travailler ensemble qui se révèle par des domaines variés comme la gestion de l’eau (traitement des micropolluants), l’énergie (potentiel de géothermie), la mobilité (Léman Express et tramways) ou les corridors biologiques, pour ne citer que quelques exemples. «Ces synergies à l’échelle de notre bassin de vie – qui regroupe plus d’un million d’habitants – sont à renforcer, insiste le représentant politique français. En termes de capacités de production, les complémentarités sont également présentes: rappelons que ce sont aussi les vaches du Salève (français) qui fournissent le lait aux Genevois!». Dès à présent, ce processus de co-construction portera une signature, «Genève et Grand Genève en transition»; ce «label» viendra s’apposer sur les projets concernés comme un marqueur.
Les épisodes météorologiques extrêmes de cet été nous ont rappelé les conséquences du dérèglement climatique; les catastrophes naturelles et la perte de la biodiversité ne cessent de nuire à la planète. Pour y faire face, le canton de Genève a défini les deux objectifs principaux que sont la neutralité carbone pour 2050 et la réduction de 60% des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030. Comme le souligne Serge Dal Busco, président du Conseil d’Etat genevois et chargé des infrastructures, «c’est à la fois proche et ambitieux, et inclut, outre les aspects environnementaux, les dimensions sociale et économique. Pour y parvenir, il faut accélérer le rythme et saisir toutes les opportunités». Ce saut qualitatif est accompagné d’un investissement financier de taille, récemment approuvé par le Conseil d’Etat: pas moins de trois milliards de francs sur dix ans (300 millions par année) viendront améliorer les infrastructures ferroviaires, soutenir la rénovation des bâtiments et encourager la nature en ville.

Mobiliser les citoyens

La transition écologique ne peut se faire sans l’implication des habitants et usagers, ont rappelé les autorités en présence. C’est la logique du récent «Forum citoyen» qui a donné la parole à trente participants tirés au sort; ces derniers ont planché sur la question suivante: comment voulons-nous habiter le territoire genevois pour mieux vivre ensemble dans le respect de la nature et faire face au changement climatique? Ils ont sollicité des experts, ont discuté, échangé jusqu’à l’élaboration de leur avis final, qui a été remis au Conseil d’État et aux autres instances que le Forum a jugé utiles de mobiliser. Les mesures proposées sont désormais à l’étude.
Pour Antonio Hodgers, magistrat en charge du Département du territoire, le secteur Praille-Acacias-Vernets (PAV) constitue un formidable laboratoire de la ville de demain, puisqu’il ira de pair avec une réduction de l’empreinte carbone: politique du stationnement ambitieuse, réemploi des bâtiments industriels, végétalisation, mise à ciel ouvert des rivières de l’Aire et de la Drize, autoproduction de l’énergie, etc. Le conseiller d’Etat ajoute que «Genève en transition» regroupe les démarches de concertation qui engagent la population à contribuer à la transition écologique, à travers des projets d’envergure tels que la révision du Plan directeur cantonal, la consultation du Plan climat, la Stratégie de mobilité multimodale 2050.
De plus, le Grand Genève accueillera pour la seconde fois les Assises européennes de la transition énergétique à Palexpo (1-3 février 2022). «Cette manifestation peut se résumer par ‘moins pour plus’, confie Christian Dupessey. Elle ne sera pas limitée à un site particulier, mais une myriade d’événements se tiendra dans l’ensemble du territoire transfrontalier (le off des Assises). Le but: entraîner les citoyens en les rendant acteurs de la transition écologique».
En tant que partie d’un grand mouvement, la dynamique genevoise s’inscrit dans le réseau international des villes et territoires en transition, initié par Rob Hopkins en 2005. Cette approche implique d’agir sans délai pour transformer le modèle socio-économique actuel – construit sur la croissance continue de l’utilisation des ressources – en un modèle économique et social tenant compte des limites de notre planète. La démarche initiée à Genève et dans le Grand Genève évoluera avec le temps, en fonction des résultats. Les premiers rendez-vous sont d’ores et déjà programmés d’ici la fin de l’année. On peut évoquer le festival de la ville de demain «Explore la transition» (13-23 octobre), la concertation numérique, les forums ouverts annoncés pour cette fin d’automne, ainsi que la mise à disposition d’un espace destiné aux associations, collectifs et institutions dont les projets concernent la transition écologique.

 

Véronique Stein

Informations: www.geneveentransition.ge.ch et
www.grand-geneve-en-transition.org

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