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Les quatre vérités de Jean-Marc Vaudiau

Un chèque scolaire, svp!

1 Déc 2021 | Les 4 vérités de Jean-Marc Vaudiau

Devant la dégringolade de l’école publique, on ne voit plus pourquoi tout le monde devrait se couler dans le même moule idéologique.

Depuis bien des années, l’école genevoise ne satisfait personne: baisse du niveau, réformes en rafales, violence dans les classes, racket, autorité en déliquescence, augmentation des coûts, grèves et débrayages, batailles continuelles. La Finlande, que tout le monde avait citée en exemple lors du résultat des tests PISA, connaît depuis les années 1990 le système du chèque scolaire. On ne le dit pas, évidemment.
Le chèque scolaire? Le principe de base est simple. On calcule ce que coûte à l’Etat un élève dans la scolarité obligatoire et les parents reçoivent, lié à leur déclaration d’impôt, un bon à valider soit dans le système public, soit dans le système privé. Les écoles privées ont le choix d’adhérer ou non au principe, mais celles qui le font devront être préalablement agréées. En effet, un contrôle étatique reste indispensable pour garantir la diversité et la qualité de l’enseignement. Il y a des programmes à respecter, ainsi que le principe de laïcité.
Le but est de permettre le développement d’une offre étendue de projets pédagogiques et éducatifs, ce que le monopole actuel de l’enseignement public empêche pour les familles modestes ou nombreuses. Devant la dégringolade de l’école publique, on ne voit plus pourquoi tout le monde devrait se couler dans le même moule idéologique. On rétorquera que l’enseignement est une tâche sacrée de l’Etat. Certes, mais à condition que la qualité soit au rendez-vous et que l’école échappe à tout dogmatisme. Or ce n’est plus le cas, comme ce le fut à l’époque heureuse de Borel et de Chavanne.
Il n’y aura pas d’exode massif vers le privé, cela ne s’est pas vu dans les pays mettant en concurrence les deux types de systèmes. Mais le chèque scolaire aura un effet clair: on augmentera la liberté et la justice, car perdre le monopole implique une plus grande finesse de la part des responsables qui vivaient dans la quiétude. Il est curieux que les opposants au chèque scolaire craignent que ce système sonne le glas de l’école publique, alors que ces mêmes opposants assurent urbi et orbi que leur école est la meilleure qui soit!