La Revue genevoise, édition 2021, promet une bonne cuvée pour une comédie musicale politique digne des plus grands spectacles parisiens.

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Revue du «Casin»

Oui, on peut encore rire de tout!

22 Sep 2021 | Culture, histoire, philosophie

La Revue genevoise, édition 2021, promet une bonne cuvée pour une comédie musicale politique digne des plus grands spectacles parisiens. Une institution créée en 1892 et classée au Patrimoine culturel suisse par l’Unesco, excusez du peu. Un moment suspendue – Covid-19 obligeait -, elle revient dès le 14 octobre sous la houlette de Frédéric Hohl et la plume acérée de Thierry Meury.

Il y a parfois de quoi en douter dans la vie quotidienne. Mais depuis que l’on a eu la chance d’assister aux répétitions de la Revue au Casino-Théâtre, on est soulagé: oui, on peut encore rire de tout à Genève, sans sombrer dans le désespérant politiquement correct! Le producteur de la Revue Frédéric Hohl, regrette évidemment la perte de la liberté d’expression en général. «Ferait-on encore aujourd’hui sur scène le sketch du Pape Jean-Paul II atteint de la maladie de Parkinson? Eh bien, la réponse est quand même positive. D’ailleurs, comme je l’ai dit aux auteurs du spectacle, s’il devait y avoir des procédures juridiques lancées contre la Revue, ou des centaines de lettres de lettres recommandées, je serais un homme heureux. J’assume».
Pour sa première dans la Revue genevoise, la comédienne Claude Inga-Barbey, qui s’est attiré d’incroyables ennuis après l’un de ses sketches diffusé sur un blog du «Temps», regrette évidemment cette tendance à la bien-pensance qui peut parfois se transformer, pour les auteurs, en véritable auto-censure. «Mais pas dans la Revue, assure le comédien Laurent Deshusses. Le théâtre est un espace de liberté primordial», ajoute celui qui revêt – entre autres – le costume du conseiller fédéral Guy Parmelin et peut-être d’un autre membre du Gouvernement fédéral dont on ne donnera pas le nom pour le moment.
Un mois avant la première du spectacle qui débute le 14 octobre prochain, les répétitions se suivent dans le joli théâtre de la rue de Carouge. Tout près de la buvette, on peaufine les textes. Un peu plus loin, on danse tandis que sur la scène s’effectuent des essais techniques. Car les nouvelles technologies permettent aussi de révolutionner la manière de présenter un spectacle, en mêlant tradition et modernité.
«Cette Revue, il était urgent de la faire», constate Laurent Deshusses, qui a participé à l’écriture avec Claude Inga-Barbey, Capucine Lhemanne et bien entendu Thierry Meury, lequel a chapeauté tous les textes. «Nous avons commencé ce printemps. C’est vraiment super de travailler en groupe, où une idée en appelle une autre», ajoute Claude-Inga Barbey. Alors, on évoquera certes (mais pas trop) la Covid-19 et le vaccin. On égratignera forcément le conseiller fédéral Alain Berset et le conseiller d’Etat genevois Mauro Poggia. On reviendra inévitablement sur le sommet Biden-Poutine en juin dernier à Genève, lorsque Guy Parmelin a vécu ses heures de gloire.
Revue satirique sociétale, comédie musicale politique, on ne passera pas à côté du langage inclusif, du harcèlement, de la RTS et… des pistes cyclables. Sans oublier le match Suisse-France de l’Euro où l’équipe nationale a battu les Bleus.
La Revue genevoise ne serait pas genevoise sans son lot de paillettes, de danses hyper-professionnelles et de bandes originales de grande qualité. Une comédie musicale à la parisienne, mais sur sol local, avec son lot naturel de Genfereien, dans un spectacle endiablé toujours très attendu!

 

Zoé Moretti

GROS PLAN

La Revue genevoise, c’est:

 

• 2,3 millions de budget
• 15 personnes sur scène
• Plus de 60 employés
• 2,3 millions de francs de budget
• près de 500 spectateurs
chaque soir

 

 

Du 14 au 31 décembre, au Casino-Théâtre,
rue de Carouge 42. Infos et réservations
sur www.larevue.ch

Locations Stand Info Balexert
ou Service culturel Migros.