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Petite sélection

Les livres de Noël

22 Déc 2021 | Culture, histoire, philosophie

Loin des livres de prestige que l’on ne lit souvent pas, petite sélection d’ouvrages sur l’écologie, la nature, la poésie de la terre, mais aussi la ville, l’architecture, l’art de vivre en société… De quoi occuper des Fêtes dont les voyages lointains seront vraisemblablement absents.

La tristesse de Gaïa

Il est l’un des auteurs fétiches de la mouvance écologique. Il était même considéré, à 83 ans, comme un sage. Il nous a quittés le 4 décembre. Pierre Rabhi explique, dans ce petit livre sensible, ce qu’il ne cessait de dire depuis des années et même des décennies, avec une obstination qui forçait le respect, même si elle ne renouvelait guère la pensée: à savoir que Gaïa, la Déesse Mère, la Terre, est martyrisée, saccagée, maltraitée, meurtrie par l’espèce humaine. D’où sa tristesse… «L’option la plus essentielle de mon existence, dit-il, reste notre choix de vivre le plus possible dans la nature, avec la nature, pour la nature». Pierre Rabhi voulait réhabiliter des savoirs traditionnels, préserver la biodiversité, sauver les espèces menacées, choisir la décroissance. Il nous exhorte surtout à «accepter, enfin, que nous sommes les enfants de Gaïa et que nous devons l’honorer, non comme une entité distincte de nous, mais comme un ensemble vivant dont nous faisons partie».

 

La tristesse de Gaïa,
par Pierre Rabhi,
Editions Actes Sud.

Le chagrin écologique

C’est peut-être le nouveau mal du siècle, ce «siècle vert» qui, comme le dit Régis Debray, veut sauver la planète et ne jure que par le retour à la nature. Ce mal du siècle a déjà un nom, explique Philippe J. Dubois dans «Le chagrin écologique», c’est la solastalgie, qui combine le mot anglais solace (le réconfort, la consolation) et le mot français nostalgie, qui évoque quant à lui la tristesse plus ou moins douloureuse. «La solastalgie désigne cette détresse qui nous affecte quand nous ne reconnaissons plus l’environnement dans lequel nous avons vécu. Elle surgit quand nous avons perdu nos repères environnementaux: un petit bois qui a été rasé, des hirondelles qui ont déserté le village, mais aussi une banlieue sans âme, une ville qui ne ressemble plus à celle de notre enfance. Nous nous sentons dépossédés d’un rapport à la nature et au paysage qui nous a construits au fil du temps».
«Effondriste optimiste», comme il se définit lui-même, Philippe J. Dubois est à la fois «éco-anxieux» et «solastalgique»: il dit que l’heure est grave et que tout est perdu, mais il refuse d’y croire tout à fait.

 

Le chagrin écologique,
Petit traité de solastalgie,
par Philippe J. Dubois,
Editions du Seuil,
91 pages.